mardi 3 décembre 2013

Ukraine : le diktat de Poutine…
Poutine vient de condamner les manifestations d’opposants en Ukraine, qu’il compare à des pogroms…Mais de quoi se mêle-t-il ? L’univers soviétique,  auquel appartient encore Poutine, n’existe plus depuis 1990 et le maître du Kremlin n’est pas maître à Kiev ! A moins qu’il ne compte envoyer les chars russes régler le sort des Ukrainiens qui veulent rejoindre l’Europe libre ?
C’est un peu l’heure de vérité pour la volonté de puissance de Poutine. Il a imposé sa manière de faire en Syrie, face à la faiblesse manifestée par les USA. Il musèle par la force l’opposition en Russie, allant jusqu’à ordonner un lavage de cerveau pour l’une des Pussy Riot enfermée dans un camp de travail. Mais, en Ukraine, c’est une autre paire de manche. L’Ukraine, c’est déjà l’Europe libre, à la frontière de la Russie. Le temps n’est plus où Moscou pouvait tout régler par la force dans les pays membres de l’URSS, comme en Hongrie ou en Tchécoslovaquie. La démocratie l’emporte progressivement dans les ex satellites, et même si elle n’est pas encore tout à fait respectée à Kiev, elle constitue cependant le mode de fonctionnement choisi par les Ukrainiens.
Ukrainiens qui ne veulent plus du régime présidé par  Viktor Ianoukovitch , marqué par la corruption, une mauvaise gestion de l’économie et la dépendance à Moscou. Les manifestants qui ont occupé la mairie de Kiev veulent le départ de  Viktor Ianoukovitch    et un changement de gouvernement. Ils veulent l’Europe libre et non la Russie de Poutine. Ils ont trop connu, au moins pour les plus âgés, les contraintes soviétiques, les privations de libertés, pour laisser passer l’occasion de s’arrimer à l’Europe libre.
L’Europe comprendra-t-elle l’importance de ce qui se joue en ce moment en Ukraine ? Il est vital qu’elle fasse tout pour amener l’Ukraine au sein de l’union de pays démocratiques qu’elle constitue. Il faut un coup d’arrêt à la volonté hégémonique passéiste de Poutine, qui s’est manifestée en août 2008 par la guerre qu’il a menée contre la Géorgie. Après avoir nié son implication, à l’époque, le président russe avait reconnu que l'offensive militaire contre la Géorgie avait été préméditée et préparée par l'état-major russe, sous ses ordres…Envisage-t-il le même scénario aujourd’hui ?
On ne peut que regretter, dans cette occasion, que l’Europe politique soit encore un nain, représenté essentiellement par le président de la commission européenne, Jose Manuel Barroso. Barroso  n’est pas le président d’une Europe fédérale et  ne fait donc pas suffisamment le poids quand il faut affronter un problème comme celui créé par la volonté russe de s’imposer par la pression économique, et par la force si nécessaire à l’Ukraine.

Michel Le Tallec

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