Ukraine : le diktat de Poutine…
Poutine vient de condamner les manifestations d’opposants en
Ukraine, qu’il compare à des pogroms…Mais de quoi se mêle-t-il ? L’univers
soviétique, auquel appartient encore
Poutine, n’existe plus depuis 1990 et le maître du Kremlin n’est pas maître à
Kiev ! A moins qu’il ne compte envoyer les chars russes régler le sort des
Ukrainiens qui veulent rejoindre l’Europe libre ?
C’est un peu l’heure de vérité pour la volonté de puissance
de Poutine. Il a imposé sa manière de faire en Syrie, face à la faiblesse
manifestée par les USA. Il musèle par la force l’opposition en Russie, allant
jusqu’à ordonner un lavage de cerveau pour l’une des Pussy Riot enfermée dans
un camp de travail. Mais, en Ukraine, c’est une autre paire de manche. L’Ukraine,
c’est déjà l’Europe libre, à la frontière de la Russie. Le temps n’est plus où
Moscou pouvait tout régler par la force dans les pays membres de l’URSS, comme
en Hongrie ou en Tchécoslovaquie. La démocratie l’emporte progressivement dans
les ex satellites, et même si elle n’est pas encore tout à fait respectée à
Kiev, elle constitue cependant le mode de fonctionnement choisi par les
Ukrainiens.
Ukrainiens qui ne veulent plus du régime présidé par Viktor
Ianoukovitch , marqué par la corruption, une mauvaise gestion de l’économie et la dépendance à
Moscou. Les manifestants qui ont occupé la mairie de Kiev veulent le départ de Viktor
Ianoukovitch et un changement de gouvernement. Ils veulent
l’Europe libre et non la Russie de Poutine. Ils ont trop connu, au moins pour
les plus âgés, les contraintes soviétiques, les privations de libertés, pour
laisser passer l’occasion de s’arrimer à l’Europe libre.
L’Europe comprendra-t-elle l’importance de ce qui se joue en
ce moment en Ukraine ? Il est vital qu’elle fasse tout pour amener l’Ukraine
au sein de l’union de pays démocratiques qu’elle constitue. Il faut un coup d’arrêt
à la volonté hégémonique passéiste de Poutine, qui s’est manifestée en août
2008 par la guerre qu’il a menée contre la Géorgie. Après avoir nié son
implication, à l’époque, le président russe avait reconnu que l'offensive
militaire contre la Géorgie avait été préméditée et préparée par l'état-major
russe, sous ses ordres…Envisage-t-il le même scénario aujourd’hui ?
On ne peut que regretter, dans cette occasion, que l’Europe politique
soit encore un nain, représenté essentiellement par le président de la
commission européenne, Jose Manuel Barroso. Barroso n’est pas le président d’une Europe fédérale
et ne fait donc pas suffisamment le
poids quand il faut affronter un problème comme celui créé par la volonté russe
de s’imposer par la pression économique, et par la force si nécessaire à l’Ukraine.
Michel Le Tallec
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